Dans le cadre d’une étude menée par le Centre d’Études Techniques de l’Équipement (CETE) Nord-Picardie, l’association Droit au Vélo (ADAV) a proposé à ses sympathisants se déplaçant dans l’agglomération lilloise d’équiper leur vélo d’un GPS durant une semaine afin d’étudier leurs trajets utilitaires. Les données collectées doivent contribuer à mettre en évidence le potentiel cyclable mais également les freins à l’utilisation du vélo sur ce territoire.
“Des cyclistes volontaires enregistrent l’ensemble de leurs déplacements durant une semaine, explique Sylvie Mathon, responsable scientifique de l’étude. Ils indiquent dans un carnet de bord des renseignements tels que le motif de leur déplacement ou les difficultés rencontrées sur le trajet”. Le GPS permet quant à lui d’obtenir les temps de parcours et les temps d’arrêt, la vitesse moyenne. Durant un jour, il même est demandé aux volontaires de respecter scrupuleusement le code de la route afin d’en évaluer l’impact sur le temps de parcours. “Et on constate qu’il y a un différence parfois importante : cela signifie que le code de la route est peu adapté aux cyclistes”.
Mais le GPS n’est qu’un outil parmi d’autres, dans le cadre de l’étude du CETE. Car c’est bien un “référentiel de politique cyclable” complet que comptent développer les chercheurs, afin de permettre aux autorités d’élaborer une politique efficace en faveur des modes doux là où un potentiel cyclable aura été mis en évidence. “Le fait d’avoir recours à la technologie pour obtenir des données chiffrées donne du poids à l’argumentation, précise encore Sylvie Mathon. Alors que l’agglomération lilloise est considérée comme un territoire étendu et parfois peu accessible, l’approche cartographique a permis de démontrer que les deux communes les plus distantes parmi ce territoire sont éloignées de 30 kilomètres seulement, et que 80% des logements lillois se situent à moins de deux kilomètres d’une station de métro.”
Au total, l’étude s’étendra sur plus de deux ans et se poursuivra également de notre côté de la frontière, puisque le référentiel ainsi élaboré sera expérimenté à Gand.