Alors qu’en Belgique, la qualité de l’air est de plus en plus préoccupante et que les objectifs fixés en matière de réduction automobile sont quelque peu ignorés, les Suisses conçoivent des aménagements qui, pour une même charge de trafic, génèrent moins de polluants atmosphériques. Ainsi, il y a quelques années déjà, Berne a étudié l’impact d’aménagements routiers sur la qualité de l’air.

Le “modèle bernois”, développé par l’Office des ponts et chaussées du Canton de Berne à l’aide de spécialistes, consiste à assurer la cohabitation entre tous les usagers dans un espace qui n’est plus dominé par le trafic automobile. Plusieurs études scientifiques et techniques ont été menées dans le but de faciliter la circulation des piétons dans l’espace public, de diminuer les nuisances sonores et la pollution atmosphérique, d’améliorer la sécurité routière… En bref, assurer la convivialité pour tous!

rue de Berne

Par exemple, lors du réaménagement par étapes de la Bernstrasse à Zollikofen de 1991 à 1998, des experts ont étudié comment assurer la fluidité d’un trafic assez important (20 000 véhicules par jour) et limiter ainsi les émissions de polluants.

Plusieurs facteurs ont été mesurés avant et après les aménagements principaux suivants: remplacement des carrefours à feux par des giratoires et installation d’une bande de sécurité carrossable et accessibles aux piétons au milieu de la chaussée. 

Des mesures atmosphériques ont démontré une diminution de 40% des émissions d’oxyde d’azote pour une charge de trafic équivalente. De plus, un appareil enregistrant l’écoulement du trafic (vitesse des véhicules, phases de décélération et d’accélération) a permis de déterminer des indicateurs pour le calcul de la consommation de carburant et des émissions de polluants en fonction du profil de l’espace routier.

À retenir, donc : en plus de diminuer les émissions de polluants atmosphériques par une diminution du trafic motorisé, il est également possible de protéger la qualité de l’air par une réflexion poussée sur la configuration des aménagements.

Aurélie Willems

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