"+ 50% de cyclistes entre mai 2015 et mai 2016 à Bruxelles" : un chiffre qui ne passe pas inaperçu, surtout lorsque l'on sait que la capitale européenne est plutôt à la traîne en matière de vélo.
Les comptages cyclistes organisés régulièrement à Bruxelles traduisent une progression annuelle moyenne du nombre de cycliste d'environ 10%. Les derniers comptages faisaient même état d'une stagnation. L'année 2016 s'annonce comme un cru exceptionnel, puisqu'on compte 50% de cyclistes en plus entre mai 2015 et mai 2016 !
Comment expliquer un tel bond en avant ? Probablement par une combinaison de facteurs : l'effet des attentats dans le métro au mois de mars, les modifications de la circulation (fermeture des tunnels, travaux, piétonnisation du centre...), les embouteillages qui paralysent quotidiennement la capitale... et, on l'espère, l'amélioration progressive des conditions de déplacement à vélo, conjuguée aux diverses campagnes d'encouragement et de sensibilisation !
Plus de cyclistes = plus d'accidents : vraiment ?
Ces chiffres viennent contextualiser les données publiées il y a quelques jours par l'IBSR, qui pointe, dans son baromètre de la sécurité routière, une "augmentation préoccupante du nombre d’accidents corporels impliquant les cyclistes (+30,5%) comparativement au 1er semestre 2015". Si l'accidentologie cycliste augmente en chiffres absolus, la bonne nouvelle est de constater qu'elle progresse bien plus lentement que le nombre de cyclistes : cela confirme le principe de "sécurité par le nombre" (plus les cyclistes sont nombreux sur les routes, plus la pratique du vélo est sûre). Ces chiffres soulignent toutefois qu'il reste encore beaucoup à faire pour garantir de meilleures conditions de sécurité pour les cyclistes à Bruxelles.
Des mesures pour plus de sécurité
Les chiffres seuls ne disent rien des circonstances de ces accidents. Pour le GRACQ, il est néanmoins clair qu'une meilleure sécurité des cyclistes (et de tous les usagers) nécessite en priorité :
- la réalisation d'infrastructures cyclables sécurisantes et sécurisées, confortables, cohérentes (sur le principe "8-80")
- la généralisation du 30km/h en agglomération, en dehors des grands axes équipés de pistes cyclables séparées du trafic
- un meilleur respect du code de la route par tous (sensibilisation, formation, sanction, encourager la création de brigades cyclistes)