Avec la mise en place d’un service de vélos partagés dans les gares belges, c’est une revendication de longue date du GRACQ qui vient d’être rencontrée. Une bonne nouvelle en demi-teinte cependant puisqu’en Wallonie, seules trois gares seront desservies, compromettant ainsi la promesse d’une intermodalité accrue. L’association de défense des cyclistes en appelle à la responsabilité de la SNCB, mais également des autorités politiques et administratives.

Le GRACQse réjouit de l’initiative de la SNCB d’équiper 34 gares belges importantes d’un système de 30 vélos partagés chacune. Cela ne pourra qu’améliorer l’intermodalité train + vélo, en fournissant un vélo pour le dernier maillon de la chaîne de déplacement de l’usager. On se permettra aussi de rappeler qu’il s’agit d’une demande que le GRACQ avait adressée à la SNCB en…. 1977 !

Si la Flandre et Bruxelles sont bien couvertes par le système, il n’en est pas de même pour la Wallonie, qui ne comptera que trois gares équipées (Liège, Namur et Ottignies). Même si on peut comprendre l’argument avancé par la SNCB, qui s’appuie sur les points vélos dans les gares – et il n’y en a bien que trois actuellement en Wallonie – on peut déplorer qu’une solution provisoire n’ait pas été trouvée pour des gares importantes comme Mons, Tournai, Gembloux, La Louvière… 

L’offre en matière de vélo crée souvent la demande. Or la formule restreinte proposée par la SNCB ne risque pas de provoquer l’engouement de beaucoup d’usagers wallons du rail. Avec aussi peu de possibilités de prendre un vélo occasionnellement à une gare, peu de Wallons devraient s’abonner au système. Le risque est alors d’en déduire qu’il n’y a définitivement “pas de demande vélo” en Wallonie. Un discours entendu maintes et maintes fois, qui retarde la construction des parkings vélo sécurisés dans les grandes gares wallonnes (pourtant cruellement nécessaires, comme à Namur) et qui bloque aussi la création de plusieurs points vélos en Wallonie.

Non, la Wallonie n’est pas une terre inculte pour le vélo, faite de montagnes russes et d’hivers rigoureux. Il y a, comme dans toute l’Europe, un potentiel pour le développement du vélo. À condition que les responsables des sociétés de transport en commun y croient. Et que les pouvoirs politiques, surtout locaux, se mobilisent pour ne pas laisser notre société de chemin de fer encore nationale, mettre seule le fer du vélo au feu…

Luc Goffinet

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