Suite à la décision d'Anderlecht de faire marche arrière concernant le plan de circulation à Cureghem, le GRACQ, aux côtés de 6 autres associations, réitère son soutien au principe de "quartiers apaisés".
Les insultes, les menaces et la violence ont eu gain de cause à Cureghem : le plan de circulation mis en œuvre cet été sera purement et simplement démantelé. C’est un bien mauvais signal envoyé à la population anderlechtoise, et plus largement à la population bruxelloise. Cette marche arrière, dont certains se réjouissent aujourd’hui, sonne comme la victoire de la violence et du vandalisme sur le dialogue.
L’objectif du Collège anderlechtois est à présent d’apaiser les esprits — c’est une nécessité — et de restaurer le dialogue. Une tâche qui risque d’être compliquée, si on laisse dominer le débat par la frange la plus violente des protestataires qui s’oppose au principe même de limitation de la voiture au sein du quartier.
Les associations BRAL, ARAU, WALK, GRACQ, Fietsersbond, Filter Café Filtré Atelier et Heroes for Zero souhaitent réaffirmer leur soutien aux principes qui sous-tendent le plan Good Move : une mobilité pour tout le monde, adaptée aux enjeux sanitaires, environnementaux, sociaux et économiques, une meilleure qualité de l’air et des quartiers avec de l’espace pour jouer, se rencontrer. Nos élu·e·s ne doivent pas céder à la violence et à l’intimidation. La tragique expérience de Cureghem doit au contraire encourager les communes déjà impliquées dans le processus des mailles ou sur le point d’entamer ce processus, à renforcer l’implication des citoyen·ne·s dans la mise en œuvre de ces quartiers apaisés, pour en assurer la réussite.
La décision du Collège anderlechtois ne doit pas être une simple marche arrière, mais doit traduire une volonté de mieux faire. Il est nécessaire de sortir le débat de la polarisation "pro" versus "anti-bagnole" dans laquelle il s’est englué, et de se recentrer sur l’objectif essentiel : s’interroger sur le devenir de notre espace public, c’est poser la question de la qualité de vie de l’ensemble des habitant·e·s du quartier.
Nous encourageons donc la commune à remettre l’ouvrage sur le métier, avec l’implication constructive des citoyen·ne·s, et en faisant preuve d’ambition : les habitant·e·s de Cureghem ont droit, eux aussi, à des espaces publics de qualité, sûrs et conviviaux.