La STIB a dévoilé son projet de réaménagement des abords de la gare centrale afin d’y accueillir un nouvel arrêt de tram : un plan qui ne tient compte ni des cyclistes, ni des piétons. Le GRACQ, le Fietsersbond, Inter-environnement Bruxelles (IEB) et Brusselse Raad voor het Leefmilieu (Bral) réclament un nouveau projet qui respecte le principe “STOP”.
Un nouvel arrêt de tram devrait voir le jour à proximité de la gare centrale. La nouvelle réjouit : c’est tout le quartier qui devrait pouvoir s’ouvrir à la mobilité active et gagner ainsi en convivialité. Or le plan présenté par la STIB touche très peu à l’espace automobile: ce sont les piétons et les cyclistes qui sont les grands perdants de ce réaménagement. C’est donc un plan à l’encontre du principe STOP1 que propose la STIB, un principe pourtant intégré dans le récent Plan Iris 2.
Alors que les abords de la gare sont très fréquentés par les piétons, rien n’est mis en œuvre pour leur sécurité ni leur confort (largeur des trottoirs, hauteur des bordures, îlots…), cette absence de mesures étant d’autant plus pénalisante pour les personnes âgées et les personnes à mobilité réduite.
De même, les besoins des cyclistes ne sont pas rencontrés, bien que trois itinéraires cyclables régionaux (ICR) transitent par cette zone centrale. Le réaménagement implique notamment des difficultés accrues pour les vélos dans des rues à forte déclivité. L’emplacement du terminus, rue des Colonies, est fort peu pertinent: il constitue non seulement un gaspillage d’espace mais aussi un réel danger pour les cyclistes amenés à traverser un entrecroisement de rails.
Les associations ne s’opposent pas au développement du tram : elles appuient au contraire la Région bruxelloise dans son choix de favoriser les transports en commun. Mais elles refusent que ce soit au détriment des usagers doux. Une alternative sérieuse, en accord avec le principe “STOP”, serait de réaffecter l’espace actuellement dévolu au stationnement automobile. D’autre part, le plan actuel souffre de trop nombreuses lacunes que pour pouvoir être simplement remanié: les associations réclament donc à la STIB et au gouvernement bruxellois l’élaboration d’un nouveau projet d’aménagement qui prenne cette fois réellement en compte les besoins des cyclistes et des piétons.
Éric Nicolas
1. Le principe “STOP” opère une hiérarchisation entre les différents modes de déplacement. La priorité est accordée aux piétons (Stappen), puis aux cyclistes (Trappen), ensuite aux transports publics (Openbaar vervoer) et enfin, aux véhicules privés (Privévervoer).