Les pistes cyclables marquées permettent d’assurer un minimum de sécurité aux personnes qui se déplacent à vélo… sauf quand les marquages ont disparu ! C’est pour attirer l’attention sur ces pistes cyclables "invisibles", que douze groupes locaux du GRACQ et du Fietsersbond ont lancé ce 24 mai un appel aux gestionnaires de voirie. Ils réclament le rafraîchissement des marquages disparus sur une série d’axes, mais aussi des solutions structurelles pour agir de manière préventive.
Chaque cycliste bruxellois en a forcément rencontré sur son chemin : une piste cyclable invisible. Comprenez : une piste cyclable marquée dont le marquage s’est effacé au fil du temps, des intempéries et du passage des véhicules.
Les pistes cyclables marquées délimitent clairement la place réservée aux cyclistes sur la voie publique : les voitures ont l’interdiction de circuler, de s’arrêter ou de stationner sur cet espace. Ces pistes marquées permettent d’offrir aux cyclistes, sur les axes où le trafic motorisé est plus dense, un minimum de confort et de sécurité. Cela ne fonctionne évidemment que si le marquage est bien visible de tous les usagers : lorsqu’il s’efface, c’est la sécurité des cyclistes qui est compromise.
L’avenue Fonsny à Saint-Gilles illustre parfaitement les problèmes de sécurité engendrés par l’usure des marquages. Les (très nombreux) véhicules qui quittent la petite ceinture pour emprunter l’avenue n’ont pas — ou à peine — conscience qu’une portion de la voirie est dédiée aux cyclistes et empiètent très régulièrement sur cet espace. On constate aussi que c’est généralement là où les automobilistes et les cyclistes sont les plus nombreux que les pistes cyclables s’usent le plus rapidement.
Nos cyclistes agissent !
L’avenue Fonsny ne fait malheureusement pas figure d’exception. Si certains gestionnaires de voirie se montrent plus proactifs que d’autres, force est de constater que l’on rencontre ces pistes cyclables "invisibles" un peu partout sur le territoire bruxellois, sur des axes communaux ou régionaux.
Douze groupes locaux du GRACQ et du Fietsersbond, actifs sur 13 communes bruxelloises (Auderghem, Anderlecht, Bruxelles-Ville, Evere, Jette, Molenbeek, Saint-Gilles, Ixelles, Schaerbeek, Uccle, Watermael-Boitsfort, Woluwe-Saint-Lambert et Woluwe-Saint-Pierre), ont relevé des exemples de pistes cyclables "en voie de disparition" sur leur territoire.
Chaque groupe a documenté la situation en prenant des photos des endroits problématiques, puis en les répertoriant sur une carte en ligne. Ce mardi 24 mai, les différents endroits concernés ont été signalés sur Fix My Street, la plateforme régionale de signalement des problèmes dans l’espace public. Les cyclistes espèrent que ces différents signalements feront l’objet d’interventions rapides.
Des solutions structurelles et préventives
Au-delà de ces interventions ponctuelles et urgentes, les deux associations cyclistes réclament que ce problème fasse l’objet de mesures structurelles. Les pistes cyclables marquées se multiplient en région bruxelloise — ce dont on peut se réjouir — mais l’entretien des pistes existantes s’avère tout aussi important.
Rappelons que dans son volet règlementaire, le plan régional de mobilité Good Move prévoit que le gestionnaire de voirie (commune ou région) veille à l’entretien du réseau vélo, avec un rafraîchissement des marquages lors de la campagne annuelle de rafraîchissement des peintures au sol.
Bruxelles Mobilité a d’ores et déjà confirmé que les travaux de rafraîchissement annuels étaient en cours. L’administration régionale a aussi plus régulièrement recours aux marquages thermoplastiques, plus coûteux mais bien plus résistants que la peinture.
Un appel similaire a été lancé à chacune des communes concernées : les cyclistes espèrent donc que l’entretien des pistes cyclables fera l’objet de mesures structurelles afin d’en garantir la bonne visibilité, et donc une meilleure sécurité pour les usagers.