Invité vendredi dernier par le MR et Les Engagés, le GRACQ a pu rappeler en quelques minutes l’importance de soutenir une politique qui encourage la pratique du vélo en Wallonie
Vainqueurs des dernières élections, le MR et les Engagés ont invité divers acteurs de la mobilité et de l’aménagement du territoire à exprimer leurs priorités lors d’une rencontre express. Chaque intervenant a pu présenter en cinq minutes à peine deux points qu’il souhaitait voir intégrés dans la déclaration de politique régionale ainsi qu’une crainte de son secteur. Seul représentant des modes actifs, le GRACQ s’est prêté au jeu, aux côtés de la SNCB, le TEC, Cambio, La Sowaer, Traxio, La fédération belge des transporteurs, navetteurs.be, M.Build, l’Union Wallonne des Architectes, le secteur de l’extraction, SPAQUE, Thomas et Piron…
Représenté par sa directrice, Laurence Lewalle, ainsi que par Jean-Paul Dock, un bénévole namurois pour qui les aménagements cyclables n’ont plus de secrets, le GRACQ a pu rappeler à M. Georges-Louis Bouchez et M. Maxime Prévot les différents avantages que le vélo offre à la société dans son ensemble. Car si le citoyen choisit de se déplacer à vélo pour le sentiment de liberté que cela lui procure, pour des raisons de santé ou de budget, les effets positifs de cette démarche individuelle se répercutent aussi sur le portefeuille des pouvoirs publics. Il est ainsi démontré que chaque euro investi dans le vélo en Wallonie amène un retour sur investissement trois fois plus grand.
Le GRACQ a rappelé l’importance d’encourager la pratique du vélo en Wallonie au moyen de mesures concrètes :
- Par la mise en œuvre rapide du réseau cyclable wallon structurant (prévu dans un décret) avec le financement long terme qui va de pair, et l’engagement à financer aussi les communes (le PiMaCi représente actuellement 70 millions par an). L’objectif visé par le GRACQ : atteindre pour les investissements vélo un financement global de 50 €/an/hab.
- Par la mise en place de "Villes 30" en Wallonie : faire du 30 km/h la vitesse par défaut en agglomération (le 50 km/h devenant l’exception) est une mesure peu coûteuse ayant un impact réel pour atteindre la vision 0 accident/ 0 mort. Cette revendication est d’ailleurs également soutenue par les associations représentant les usagers piétons.
Ces moyens permettront d’encourager le vélo pour les petits déplacements et donc d’encourager l’économie du vélo qui passe à la fois par la fabrication, l’entretien, la formation, l’infrastructure. À l’échelle européenne, on parle d’un potentiel d’emploi de plus d’un million d’emplois dont une partie pourrait facilement être localisable sur notre territoire. Le GRACQ a tenu bon de rappeler au MR et aux Engagés qu’il s’agissait là de mesures bénéfiques pour les PME et favorable à la main d’œuvre faiblement et hautement qualifiée.
Le GRACQ a rappelé l’importance du travail associatif dans une démocratie efficiente
Le GRACQ fournit tout au long de l’année un travail de qualité en termes d’expertise et de connaissance du terrain, bénéfique aux pouvoirs publics qui sollicitent régulièrement son avis. Il est donc primordial de pouvoir lui assurer un environnement financier prévisible et structurel. Rappelons-le, il n’existe aujourd’hui que peu d'expertise en mobilité active. L’expérience de terrain du GRACQ est donc essentielle pour que les investissements dans ce domaine soient bien pensés (bon dimensionnement, erreurs à éviter) afin que l’argent public soit utilisé de façon optimale. À titre d’exemple, le GRACQ réalise tous les deux ans un baromètre cyclable qui constitue la première enquête de mobilité en Wallonie en termes de consultation.
Conclusions de la rencontre
À ce stade il est encore difficile de savoir ce qui sera repris dans la Déclaration de Politique Régionale car, outre ces revendications, il y a aussi toutes celles figurant déjà dans les memorandums de l'association. Mais le GRACQ a été reçu et écouté – c’est donc un premier coup de pédale.
À voir maintenant quels moyens seront mis sur la table en vue d’encourager un shift modal vers les modes de transport actifs. Le GRACQ restera attentif !
G. DE MEYERE