Le GRACQ et le Fietsersbond se réjouissent que des mesures attendues par les cyclistes belges soient incluses dans la politique de mobilité du nouveau gouvernement fédéral. Il s'agit de réelles avancées. Un bémol toutefois : aucune mesure ambitieuse n'est prévue concernant la fiscalité automobile et notamment sur les voitures salaires.
Les points positifs
Voici les mesures attendues par les associations cyclistes belges et mentionnées dans l'accord :
- Le renforcement du contrôle et de la répression des infractions routières au volant (alcool, drogues, GSM et vitesse)
- Une révision du code de la route prenant mieux en compte les modes actifs
- Un registre national des vélos pour intensifier la lutte contre le vol de vélos
- Une coopération renforcée pour le développement des "voies express cyclables"
- Une indemnité vélo pour les travailleurs qui se rendent à vélo au travail
- Un nouveau contrat de gestion pour la SNCB, avec une attention renforcée à l'accessibilité et à la multimodalité
Les points d'attention
Dans cet accord le "RER vélo" reliant Bruxelles à sa périphérie sera boosté par des investissements supplémentaires via Beliris. Pour les deux autres régions, le texte est moins clair. En Flandre et en Wallonie, on compterait surtout sur la mise à disposition de terrains adjacents aux lignes de chemin de fer pour la construction d'infrastructures cyclables.
Par ailleurs, des ressources supplémentaires ont également été promises à la SNCB/Infrabel. C'est une bonne chose, mais la prise en compte du vélo par la SNCB doit être plus ambitieuse que ce qui est fait actuellement. Notamment en offrant du stationnement vélo réellement sécurisé dans toutes les gares belges. Et en appliquant rapidement la volonté du Parlement européen d'offrir (au minimum) huit places vélo dans chaque train en Belgique.
En ce qui concerne l'indemnité vélo domicile/travail, les associations cyclistes rappellent qu'il s'agit d'un droit général pour tous les salariés qui ne doit pas dépendre de la concertation sociale. Tous les travailleurs doivent être couverts.
La concrétisation du permis de conduire à points sera soumis à une étude préalable sur son efficacité dans les autres pays. Cette avancée est donc à prendre au conditionnel. Enfin, l'enregistrement des vélos dans un registre national se fera sur base volontaire.
Les points qui fâchent
Ce qui manque clairement dans l'accord de coalition, ce sont des mesures visant à réduire la pression automobile. Il ne suffira pas, en effet, de donner plus de moyens à la SNCB pour enclencher un report modal. L'introduction d'une taxe kilométrique (intelligente), outil indispensable afin de provoquer réellement ce transfert modal, est absente des textes. Concernant les voitures salaires, aucune limitation de leur croissance continue n'est prévue, mais seulement une "verdurisation de la flotte" d'ici 2026.
La recherche sur les causes des accidents de la route impliquant les usagers faibles fait également défaut.