La mobilité aux abords des écoles est une problématique qui concerne de nombreux établissements scolaires. Le GRACQ Fleurus a mené une enquête chez près de 750 élèves (enseignement fondamental et primaire). Il en a récemment livré l'analyse des résultats. 

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Parents, enfants, personnel, mais aussi riverains subissent chaque matin et chaque soir de la semaine le ballet des voitures qui déposent et récupèrent leur progéniture à la grille de l'école. Les problèmes de sécurité, mais aussi de qualité de l'air et d'engorgement sont connus de nombreux établissements scolaires. À Fleurus aussi 1. C'est pour mieux comprendre cela que les bénévoles du GRACQ Fleurus ont interrogé 750 élèves de la commune. Parmi eux, seuls 61 étaient déjà venus à l'école à vélo.

Les motifs invoqués pour ne pas venir à l'école à vélo sont : la distance (30%), ne pas disposer d'un vélo (10%), mais aussi le refus des parents, l'insécurité due au trafic et l'âge (ces trois critères représentant 20% des réponses). Vient ensuite l'absence de parking à vélo à l'école et, loin derrière, la météo, les enfants qui disposent malheureusement pas d'un vélo en état, le manque de cadenas, et la gêne de venir à vélo à l'école.

Derrière les freins, l'envie

Derrière ces chiffres se cache une autre réalité. En effet, un répondant sur trois déclare avoir envie d’aller à vélo à l’école, et 23 % d'entre eux ne savent pas se positionner sur la question (faute d’avoir essayé ?). Ceux qui l’ont fait sont formels : sur les 61 élèves s'étant déjà rendus à l'école à vélo, 53 ont trouvé leur trajet agréable ! Il y a donc un terrain favorable à une meilleure prise en compte des besoins à mettre en oeuvre pour encourager la pratique du vélo.

Les changements demandent du temps : à Copenhague, Amsterdam, en Flandre et dans d'autres villes (même avec du relief), se rendre à l’école à vélo est devenu possible au fil des ans. La culture du vélo s’est répandue graduellement, et les possibilités de transport à vélo sont connues et mises en pratique.

Maman et enfants

Derrière les freins, les solutions 

Pour résoudre les problèmes de mobilité aux abords des écoles, encourager la mobilité active est une piste essentielle. Améliorer les infrastructures pour accroître la sécurité des usagers actifs et proposer des parkings vélos sécurisés sont la base, mais il y a aussi un travail à effectuer sur les mentalités pour déconstruire certaines croyances et éviter certains paradoxes. Sur la base des résultats de son enquête, le GRACQ Fleurus en énumère quelques uns et apporte des pistes de solutions:

  • Distance :  252 élèves (soit un tiers des répondants) déclarent habiter à maximum un kilomètre de leur école : il y a là un potentiel de changement de mode de déplacement, principalement en primaire - ce qui demande l’implication d’adultes accompagnateurs.
     
  • Insécurité : c’est le serpent qui se mord la queue, le grand paradoxe de la mobilité scolaire et extrascolaire. Si les routes sont jugées dangereuses à vélo, cela oriente vers la voiture, et donc cela augmente le niveau de danger avec des voitures supplémentaires. Nous ne sommes pas "DANS le trafic", nous "SOMMES LE TRAFIC" ! Il ne tient qu’à nous de rendre les routes moins dangereuses. En prenant le vélo, nous diminuons la pression automobile et contribuons à rendre les routes plus sûres. Diminuer les vitesses autorisées sur les routes et améliorer les infrastructures cyclables sont des demandes récurrentes du GRACQ qu'il est important d'appuyer et de relayer auprès des autorités.
     
  • Temps et practicité : il est évident qu'accompagner des enfants à vélo n’est pas faisable chaque jour pour chaque personne. Mais, quand c'est faisable, on constate que c’est un temps qui a une valeur ajoutée, pour soi-même et nos enfants (dépense physique, motricité, autonomie) et pour les autres (santé, liens sociaux, contrôle social dans l’espace public, rues désengorgées). Donnez-vous une chance d’essayer.
     
  • Vélo pas en état : il existe un réseau de Repair Cafés pour apprendre à réparer son vélo, dont l’un à Fleurus auquel le GRACQ Fleurus participe.
     
  • Pas de vélos à disposition
    - À Gilly, l’Atelier Faim et Froid propose des vélos d’occasions, de la location et des réparations. Le Point Vélo de Charleroi Sud propose les mêmes services 
    - Trouver un vélo d’occasion est aussi possible sur internet ou via les donneries, dont une sur Fleurus.
     
  •  Je n’ose pas rouler ou laisser rouler mon enfant : 
    - le GRACQ Fleurus organise des formations GRACQ-Kids, destinées à des paires parent-enfant sachant déjà rouler. De quoi envisager plus facilement un trajet à vélo vers l’école ! 
    - l’association Pro Velo organise le brevet cycliste pour les 5e primaires et a par ailleurs édité un guide de mise en route d'un vélobus à destination des écoles et des parents 

​Emmanuel LECHARLIER

1 359 répondants, soit presque 50% citent la présence d’embouteillages près des écoles. Les solutions mentionnées sont, par ordre d’importance : la modification des horaires scolaires et faire sortir les classes par intervalles, créer du parking, le civisme, éviter la voiture / report modal en général, venir à vélo / à pied, moins de voitures. Le public semble donc conscient de certaines solutions efficaces mas tout le monde ne franchit pas le pas. Il y a là un potentiel d’action, dont les possibilités de rues scolaires à envisager aussi.

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