La majorité des pays touchés par le COVID-19 prend des mesures semblables mais cependant différentes. En Belgique, les consignes de rester chez soi sont assouplies par une autorisation de sortir s'aérer, et faire du sport. Qu'en est-il pour la pratique du vélo ?

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Les bienfaits d'une règle "souple"

Vivre enfermé chez soi n'est pas pareil pour tout le monde. Selon que l'on habite en famille dans une villa avec jardin ou dans un appartement, seul·e avec des enfants, la période de confinement sera plus ou moins aisée. Les acteurs sociaux ont rapidement exprimé leurs inquiétudes quant aux recrudescences des violences intra-familiales. Permettre aux gens de sortir, en particulier pour les publics plus fragiles, doit pouvoir permettre de lâcher la pression si celle-ci venait à être trop forte. 

Par ailleurs, la pratique d'un exercice est bonne pour la santé physique, mais aussi mentale. Sortir quelques instants permet de recharger ses batteries et de surmonter l'épreuve plus facilement. Les salles de sport et autres clubs sportifs étant fermés, la population belge (comme les Italiens avant nous) se découvre une passion soudaine pour le footing ou le vélo. Reste à espérer que cet engouement persiste au-delà de la période de confinement. 

Certains parcs et RAVeL sont malgré tout fermés. Pourquoi ?

Acteur de terrain indispensable, la police ne peut surveiller le comportement de chacun en chaque endroit du territoire. Là où des excès ont été constatés (rassemblements, sorties en groupe de cyclistes sportifs, non-respect des distances de sécurité...), certains pouvoirs locaux ont pris la décision de fermer certains tronçons de RAVeL ou autres parcs. Ces décisions ont pour conséquence de porter préjudice à certaines personnes plus respectueuses des consignes en bouleversant certains itinéraires utiles. Les RAVeL ne sont pas des chemins réservés aux loisirs, et leur fermeture oblige les cyclistes à emprunter d'autres voies, souvent moins sécurisées. 

Retenons que notre comportement collectif peut avoir pour conséquence un durcissement des mesures mises en place. En espérant ne pas arriver à une situation telle que celles de la France, l'Espagne ou l'Italie, il est impératif que tout le monde agisse de façon responsable. 

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Confinement ne veut pas dire journée sans voiture... ni rallye automobile !

En milieu urbain, l'arrêt général des déplacements automobiles a amélioré la qualité de l'air que nous respirons. Par ailleurs, les déplacements étant limités à un périmètre raisonnable autour de notre domicile, l'usage du vélo est plus que jamais recommandé. Ajoutons qu'à vélo, c'est naturellement que la distance sociale d'1,5m est respectée. La population l'a bien compris et, profitant du beau temps de ce début de printemps, les bicyclettes sont de sortie.

Attention toutefois : si le confinement confère à nos rues un aspect fantômatique exceptionnel, les règles du code de la route sont encore d'actualité. Il convient de profiter des bienfaits du vélo en repectant ces règles et de façon responsable. Suite aux mesures de confinement, certain·e·s remontent en selle après de longues années sans pratique. La prudence est de mise pour ce public, car engorger les urgences pour un bras cassé n'est évidemment pas une bonne idée, encore moins en cette période.

Les rues désertes semblent par ailleurs encourager certains automobilistes irresponsables à appuyer plus que de raison sur leur pédale d'accélérateur. Rappelons que le code de la route est d'application pour eux également. Respecter les limites de vitesse, les pistes cyclables et les trottoirs, c'est respecter les autres. 

Et pour demain ?

Frappés par une crise sans précédent, les gouvernements prennent des mesures en fonction de l'évolution dans leur propre pays. Il en sera de même en Belgique où les mesures actuelles pourraient se voir renforcées en cas d'évolution plus inquiétante encore du virus. Le confinement fait partie des mesures les plus efficaces, mais il fait appel à l'intelligence collective et au sens des responsabilités de chacun. Le non-respect de ces règles entraîne déjà des durcissements dans certaines localités. Espérons que les Belges sauront comprendre que c'est l'intérêt collectif qui doit primer afin de ne pas pénaliser les personnes qui, malgré qu'elles respectaient les consignes, voient déjà se rétrécir encore plus leurs possibilités de sortie.

G. DE MEYERE

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