Lundi 17 septembre, une centaine de cylistes font entendre leurs sonnettes dans la cour de l'Hôtel de ville de Tournai ! Une manière de rappeler aux élus que les cyclistes doivent aussi être pris en compte dans les réflexions des projets de mobilité de la commune.

La volonté de réaliser une intervention citoyenne pendant le dernier conseil communal de cette législature est née lors d'une rencontre des cyclistes de la commune organisée par le GRACQ Tournai. Un peloton de cyclistes a ainsi quitté la Grand Place, direction l’Hôtel de ville, pour réclamer une meilleure prise en compte du vélo dans la commune avec, notamment, la création d'une " cellule mobilité douce " au service des Tournaisiens. Lors de cette rencontre, ils ont remis aux mandataires communaux une "carte blanche" :

À quand une cellule communale dédiée exclusivement à la mobilité douce ?

Le vélo, c’est ridicule. Le vélo, c’est pour les autres. Le vélo, c’est dangereux. Le vélo pas quand il pleut. Le vélo pas quand ça monte. Etc. Beaucoup de préjugés liés à l’usage du vélo sont encore bien ancrés dans la vision wallonne de la mobilité. Tournai n’y échappe pas. Personne ne contestera qu’en la matière, nombre de communes du nord du pays ont compris depuis longtemps l’intérêt de promouvoir toutes les formes de mobilité douce dont le vélo est le principal vecteur. Inutile de détailler ici les avantages évidents de ce mode de déplacement en termes de budgets communaux, de paralysie grandissante du trafic aux heures de pointe, d’impact sur l’environnement ou de santé publique.     

    
Depuis une quinzaine d’années, les réalisations du plan de mobilité tournaisien n’ont pas rencontré les grandes ambitions annoncées concernant l’alternative à la voiture. Le plan communal cyclable était pourtant une priorité dans les travaux et les investissements en matière de mobilité. D’importants budgets étaient prévus: entre autres les subsides reçus dans le cadre de 'Tournai ville pilote cyclable’. Au bout du compte, force est de constater que les aménagements liés à l’usage du vélo l’ont été par petites touches ponctuelles et géographiquement très localisées. De ce manque flagrant de cohérence globale résulte un réseau cyclable à chaînons manquants dans la ville et vers les villages qui confine à l’absurde. Par exemple, le projet de rénovation de la rue Royale et du quartier de la gare met l’accent sur la coexistence du déplacement automobile avec les transports en commun et la mobilité douce. Mais si ce n’est qu’un chaînon esseulé de plus, cela n’aura pas d’impact sur les changements de comportements. Aucun slogan invitant à enfourcher son vélo n’aura d’effet si les cyclistes potentiels que nous sommes tous ne se sentent pas en sécurité. Il ne s’agit donc pas de rejeter la voiture mais de redonner la place qui revient au vélo dans une ville qui a fini par lui fermer ses rues.

Seule une volonté politique communale forte, unanime et courageuse peut redonner le goût, le plaisir et la confiance dans les modes de mobilité douce qui de plus ne cessent d’évoluer depuis le début du siècle, par l’assistance électrique des vélos, trottinettes, gyropodes, roues lenticulaires etc. Une commune qui ne s’adapte pas à cette réalité est une commune aveugle à l’évolution contemporaine de la mobilité.    

Permettre aux parents d’envoyer leurs enfants à l’école, à l’employé de se rendre au travail, au lecteur d’aller à la bibliothèque, au villageois de profiter du marché, au touriste de visiter la ville à vélo, c’est procurer du bonheur ! 

La question posée ce soir est: "À quand une cellule communale dédiée exclusivement à la mobilité douce ? et qui collabore avec les associations concernées ?" À l’instar de l’Atelier des Projets qui permet à tout citoyen d’être en prise directe avec les différents projets urbains envisagés par la commune, une cellule mobilité douce pourrait servir d’interface entre les usagers, les associations, les riverains et la commune. 

Cette cellule serait l’organe de référence pour la commune elle-même, dans la conduite d’un pacte tournaisien pour la mobilité douce étalé sur la prochaine législature avec de réels objectifs opérationnels. Les acteurs de terrain que sont les associations de promotion et de défense du deux-roues sont prêts à accompagner la commune dans un souci d’amélioration tant de l’existant que pour les projets en devenir. Ce tandem ne demande qu’à être enfourché par le groupe tournaisien du GRACQ comme par d’autres groupes constitués ou prêts à se former. 

Jusqu’à présent, la population tournaisienne a eu droit à une moitié de proverbe : "Tout seul on va plus vite". Que les bonnes volontés, les associations et les partis s’associent et on pourra alors ajouter qu’ "Ensemble on va plus loin". Nos rues, nos routes demandent un apaisement. Et si Tournai devenait LA ville wallonne de la mobilité durable ?

Didier Borighem

Plus d'infos : 

 Visionner le reportage TV à 10:14
► Article de presse (l'avenir.net)

 

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Gisèle Roland
T 0476 25 67 50
tournai@gracq.org

 

 

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