"65% des candidat·e·s jugent leur commune insuffisamment sécurisante pour les déplacements à vélo". Un chiffre qui ressort d’une enquête menée par le GRACQ à la veille des élections communales. Et si 9 répondants sur 10 voient dans le vélo une solution de mobilité à encourager, ils sont également 72% à pointer le manque d’itinéraires sécurisés comme principal frein à son utilisation.
À la veille des élections, le GRACQ a pris la température "mobilité" auprès des candidat·e·s aux élections, au travers d’une enquête en ligne diffusée aux têtes de listes. L’analyse a porté sur 221 réponses, provenant d’un panel de communes wallonnes et bruxelloises.
Les principaux constats
- 65% des candidat·e·s jugent leur commune insuffisamment sécurisante pour les déplacements à vélo. C'est à Bruxelles que la pratique du vélo est perçue comme étant la plus sûre (48%), et en province de Liège que le sentiment d'insécurité se fait le plus ressentir (81%). 3 candidat·e·s sur 4 estiment en outre qu’un enfant de 12 ans ne peut pas se rendre à pied ou à vélo à l’école en toute sécurité. À l'origine de cette insécurité, une combinaison entre des infrastructures insuffisantes et le trafic motorisé (congestion, vitesse, infractions...)
- 64% des candidat·e·s se déclarent favorables à une généralisation du 30km/h en agglomération, hors grands axes. C’est en région bruxelloise, où cette mesure devrait intégrer le futur plan régional de mobilité Good Move, que la mesure suscite le plus d’adhésion (83%).
- 81% des candidat·e·s jugent la pression automobile problématique au sein de leur commune. Certains soulignent néanmoins le caractère parfois limité du phénomène, aux entrées et sorties des classes notamment. Les candidat·e·s sont quasi unanimes sur le fait qu'il est nécessaire de prendre des mesures pour apaiser le trafic automobiles. Néanmoins, lorsqu'on les interroge sur le type de mesures à mettre en œuvre, 44% des candidat·e·s citent exclusivement des mesures destinées à développer les alternatives, sans même évoquer le trafic automobile.
- Moins d’1 candidat·e·s sur 4 estime que les alternatives à la voiture individuelle sont suffisamment encouragées, le manque d’alternative étant plus fortement ressenti dans les communes rurales (12%).
- Parmi les modes de déplacement à encourager prioritairement, c’est le vélo qui est cité le plus souvent (90%), suivi par les transports publics (72%), la marche (70%) et, enfin, les systèmes de voitures partagées/covoiturage (52%). La pertinence du vélo est soulignée pour les courts trajets, encore trop souvent réalisés en voiture, mais également en complémentarité avec les transports publics. Il est également perçu comme une solution accessible là où la desserte en transports publics est moins étoffée.
- Le manque d’infrastructure et d’itinéraires sécurisés est le plus régulièrement cité comme frein à l’utilisation du vélo (72%), devant le manque de parking vélo sécurisé (12%), le relief (12%) et le fait que le vélo ne soit pas ancré dans les habitudes de mobilité (12%). Le facteur "météo" n’est mentionné que par 1% des répondants.
- 51% des candidat·e·s déclarent utiliser le vélo de manière utilitaire ou pour le loisir, et 30% pour le loisir exclusivement. Ils sont 19% à ne jamais enfourcher le vélo, une proportion très faible comparativement au reste de la population : 58% des Wallons n'utilisent jamais le vélo, de même que 59% des Bruxellois.
Le vélo, de plus en plus crédible
Au travers de cette enquête, on constate que le vélo est considéré globalement comme une solution crédible de mobilité, tant pour les communes urbaines que pour les communes rurales. Les candidat·e·s sont conscient·e·s qu’il y a un réel potentiel à exploiter à ce niveau. Mais il n’en reste pas moins que les intentions ne se déclinent pas de manière équivalente au sein des différents partis et communes.
Les élections sont derrière nous. Pourtant, le travail est loin d'être terminé. Nos groupes locaux ont œuvré à mettre le vélo à l'agenda politique tout au long de la campagne. Ils doivent à présent veiller à ce que les bonnes intentions de la campagne se concrétisent sur le terrain. Un travail de longue haleine qui s'étendra sur l'entièreté de la législature communale.