Selon les chiffres de VIAS, la Belgique a enregistré, entre 2017 et 2018, une diminution des tués sur la route. Les cyclistes ne profitent malheureusement pas de cette tendance positive, puisqu’on déplore, au niveau national, 44 tués sur place (+10%) et 9.955 accidents corporels (+9%). Pour corriger le tir, le GRACQ plaide pour des mesures destinées à sécuriser, en priorité, les usagers les plus vulnérables.

Les chiffres du baromètre VIAS montrent en effet que les cyclistes ne profitent pas de l'amélioration globale de la sécurité sur nos routes. Si la situation est contrastée en fonction des régions - c’est la Flandre qui paie le plus lourd tribut avec 37 cyclistes décédés (+5 depuis 2017) - le constat reste néanmoins préoccupant partout.

Victimes de la route 2018 (VIAS)

Pour Bruxelles on a recensé 2 cyclistes tués sur place en 2018 (contre 0 en 2017) et 818 blessés (100 de plus qu’en 2017). Si la croissance des déplacements à vélo dans la capitale, supérieure à celle des accidentés, permet de relativiser en partie cette hausse, elle reste toutefois très préoccupante.

Pour la Wallonie, on a enregistré 5 personnes tuées sur place en 2018 (-3 par rapport à 2017) et 772 blessés (87 de plus qu’en 2017). Sur une période de 10 ans le nombre d'accidents corporels reste stable tandis que le nombre de décédés baisse. Des progrès conséquents restent donc à faire.

Victimes vélo Wallonie 2018 (VIAS)

Des solutions doivent être mises en oeuvre plus rapidement

En Belgique, le sentiment d’insécurité constitue pourtant un obstacle majeur à l’utilisation du vélo pour près de 7 Belges sur 101. Chaque tué sur nos routes est aussi un tué de trop : « zéro tué et 50% d’accidents graves en moins à vélo » est l’un des objectifs que porte le GRACQ.

Pour créer un environnement plus sûr et favoriser les déplacements à vélo, le GRACQ propose plusieurs mesures prioritaires, notamment :

  • De meilleures infrastructures cyclables : le manque d’infrastructures adaptées est particulièrement dissuasif, d’autant plus pour les cyclistes non aguerris. Le GRACQ plaide pour un réseau cyclable de qualité, basé sur des aménagements cyclables sécurisants et correctement entretenus, avec une attention particulière pour la sécurisation des carrefours et points noirs.
  • La généralisation du 30 km/h en agglomération (hors axes de transit) : la probabilité pour un piéton de décéder suite à une collision avec un véhicule est cinq fois plus faible si le conducteur roule à 30 km/h plutôt qu’à 50 km/h. Faire du 30 km/h la vitesse par défaut et du 50 km/h l’exception en agglomération est donc une mesure phare pour améliorer la sécurité routière. Pour être respectée, cette mesure doit s’accompagner de contrôles de vitesses, avec des sanctions à la clef.
  • Plus de formations au vélo : il est nécessaire d’intégrer la question de l’éducation au vélo dès le plus jeune âge, mais aussi de proposer des formations au vélo pour un public adulte. Ces formations n’ont pas pour unique vocation de former des cyclistes : il s’agit de former plus globalement des usagers davantage conscients des enjeux de la cohabitation et du partage de la route.

Les objectifs et les priorités du GRACQ pour une mobilité plus durable sont actuellement remises aux candidats aux élections de mai 2019. De quoi inspirer nos futurs décideurs politiques afin que nos routes soient plus sûres, mais aussi plus saines et plus agréables pour tous.

1Thermomètre cycliste, GRACQ & Fietsersbond, 2017.

Luc Goffinet & Florine Cuignet

Plus d'infos

► Lien vers les chiffres du baromètre Vias
► Les objectifs et priorités du GRACQ

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