Amalgamés sous l'appellation "modes actifs", cyclistes et piétons sont régulièrement amenés à partager les mêmes infrastructures... pour le meilleur ou pour le pire. Des ingrédients existent pourtant pour favoriser une bonne cohabitation sur les aménagements cyclo-piétons. 

Trop souvent amalgamés dans les plans et projets de mobilité sous l’appellation "modes actifs", les cyclistes et les piétons sont pourtant des usagers bien différents. Cela explique que les espaces mixtes ou contigus ne sont pas toujours bien vécus, d’autant plus lorsqu’ils ne sont pas correctement réfléchis. En milieu urbain, où les contraintes sur l'espace public sont nombreuses, ces aménagements mixtes sont pourtant nombreux : zones de rencontre, pistes cyclables contigües au trottoir, traversées cyclo-piétonnes, zones piétonnes ouvertes aux cyclistes, trottoirs cyclo-piétons, parcs… 

Les éléments d'un aménagement cyclo-piéton fonctionnel

  • La lisibilité de l’aménagement
    L'aménagement doit être intuitif : chaque usager doit comprendre très rapidement la place dévolue à chaque usager. La signalisation doit correspondre à la situation de terrain. 
  • La continuité et la cohérence des cheminements
    Il faut éviter les interruptions brusques des cheminements, les croisements ou l’inversion des cheminements cyclistes et piétons.
  • La qualité d’usage. Celle-ci se traduit notamment par :
    • la largeur disponible : adaptée au flux et aux usages (déplacements utilitaires ou récréatifs, espace de séjour...), libre de tout obstacle (panneaux, poubelles, arbres...). La largeur sera déterminante dans le choix de scinder ou non l'espace entre cyclistes et piétons.
    • le revêtement : les usagers vont se diriger instinctivement vers le revêtement le plus confortable, il est donc important de proposer un confort équivalent pour les deux catégories d’usagers.
    • le type de séparation utilisée : celle-ci doit être claire et ne pas constituer un danger (risque de chute…). Les obstacles physiques favorisent le respect des espaces, mais réduisent la largeur praticable. 
    • la visibilité : favoriser une bonne visibilité réciproque des usagers en supprimant les masque de visibilité, spécialement aux intersections.
    • la déclivité : en accentuant ou en réduisant le différentiel de vitesse entre cyclistes et piétons, la déclivité joue un rôle important dans la décision de séparer ou non les cyclistes des piétons. 

Good Move : quelle place pour les piétons et les cyclistes ?

L’espace public n’étant pas illimité, les choix d’aménagements sont régulièrement, en pratique, le fruit de compromis. La région bruxelloise s’est néanmoins dotée d’un Plan régional de mobilité qui permet d’opérer des priorités et de guider les nécessaires arbitrages

Le plan Good Move intègre la question de la marche et du vélo : principe STOP (hiérarchisation des modes privilégiant les modes les plus universels et les plus durables), réseaux dédiés (réseaux PLUS / CONFORT / QUARTIER), itinéraires cyclables et magistrales piétonnes, prescriptions réglementaires

La région bruxelloise dispose également de guides de recommandations (les vademecums), pour les aménagements cyclables comme pour les aménagements piétons. 

Au-delà de la question stricte des infrastructures, une bonne cohabitation passe également par la formation et la sensibilisation des usagers, pour favoriser le respect des règles et la courtoisie sur l'espace public, qu'il soit partagé ou non. 

Florine CUIGNET

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