C’est une bien curieuse expérience à laquelle vont se prêter les habitants d’une petite île du Pacifique. Norfolk va en effet proposer à ses résidents l’adoption d’une carte “carbone”, fonctionnant globalement selon le principe du “pollueur-payeur” et censée les inciter à consommer de manière plus rationnelle. Le projet, qui débutera cette année et s’étendra sur trois ans, devrait ainsi permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre et les problèmes liés à l’obésité.

L’idée d’adopter un programme de crédits carbone à l’échelle individuelle n’est pas neuve, mais c’est la première fois qu’elle sera testée sur le terrain. Le professeur Garry Egger, de la Southern Cross University, a vu en l’île de Norfolk le profil parfait pour mener cette expérience : elle est petite, isolée, et ses habitants se déclarent très concernés par les questions environnementales.

Les habitants recevront donc une carte créditée d’un certain nombre d’unités carbone. À chaque achat de carburant ou d’électricité – la nourriture sera également prise en compte dès la seconde année –, des crédits carbone seront déduits de cette carte. À la fin de l’année, les personnes qui bénéficient encore d’unités pourront les échanger à la banque contre une somme d’argent. Au contraire, les personnes qui ont trop consommé devront acheter des crédits supplémentaires. Le nombre d’unités carbone allouées en début d’année sera de plus progressivement réduit.

La participation au programme n’est pas obligatoire, mais le professeur Egger compte sur l’appât du gain pour convaincre les plus réticents. Les touristes seront eux aussi intégrés au programme et pourront récupérer de l’argent grâce aux crédits non utilisés durant leur séjour.

Cette expérience pourrait bien doper le vélo à Norfolk. L’île, qui totalise seulement 34km², ne compte en effet aucun réseau de transports en commun : ni bus, ni trains. Il s’avère donc une alternative de choix à la voiture. “Si les gens utilisent leur propre énergie pour se déplacer en lieu et place de leur voiture, ça sera également bénéfique pour leur santé”, n’a pas manqué de pointer le professeur Egger. Rendez-vous dans trois ans, pour les conclusions de cette étonnante étude…

Florine Cuignet

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