Les abords de la Grand-Place vont devenir moins accessibles pour les cyclistes et les personnes à mobilité réduite. En cause : l’utilisation de pavés arrondis dans le cadre du réaménagement de la “zone confort” dans le centre historique de Bruxelles.

Le 10 novembre 2009, la Région de Bruxelles-Capitale a délivré un permis d’urbanisme pour le réaménagement de la Grand-Place et de ses abords. Celui-ci prévoit l’emploi exclusif de pavés arrondis. Grosse déception pour les usagers actifs : la Ville de Bruxelles avait pourtant initialement opté pour un réaménagement avec des pavés sciés ou plats. Un choix appuyé par les associations cyclistes GRACQ et Fietsersbond. La décision de la Région de Bruxelles-Capitale a donc surpris et déçu.

L’utilisation de pavés arrondis présente, pour beaucoup d’utilisateurs, bien des inconvénients. 

  • Des pavés arrondis offrent un confort moindre pour les cyclistes, les piétons ou les personnes à mobilité réduite (en fauteuil roulant, en poussette, à béquilles…).
  • La zone est bordée et traversée par un Itinéraire Cyclable Régional (ICR). Des pavés arrondis hypothéqueraient tant le confort que la vitesse de parcours des cyclistes sur cet ICR.
  • Les pavés arrondis sont non seulement inconfortables, mais peuvent s’avérer dangereux : par temps de pluie, ce type de revêtement devient très glissant.
  • Pour les utilisateurs de fauteuil roulant et autres personnes à mobilité réduite, l’emploi de pavés arrondis complique encore davantage le franchissement de la zone concernée. On ne peut accepter que certains n’aient pas totalement accès à cette “zone confort” située dans le centre historique de la ville.

Pour toutes ces raisons, nous demandons au gouvernement bruxellois d’intervenir dans ce dossier et de maintenir le projet d’origine de poser des pavés sciés. Nous réclamons également à la Ville de Bruxelles d’adapter le permis d’urbanisme obtenu. Les pavés sciés représentent un compromis entre l’accessibilité pour tous et le respect du patrimoine : bien que circuler à vélo sur de l’asphalte soit plus facile, les cyclistes comprennent que dans le centre de la ville, pour des raisons culturelles et historiques, l’on opte pour un autre revêtement, à condition que cela ne se fasse pas au détriment de l’accessibilité et de la mobilité.

Dans le futur, une concertation entre usagers et services publics - en particulier l‘Administration de l’Aménagement du Territoire et du Logement et Bruxelles Mobilité - serait conseillée dans des prises de décisions aussi symboliques. De tels dialogues pourraient déboucher sur une adaptation de l’espace public offrant une accessibilité optimale aux piétons, cyclistes et personnes à mobilité réduite.

Éric Nicolas

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